Laurent : L’effet papillon
« Un simple battement d’ailes d’un papillon peut déclencher une tornade à l’autre bout du monde »
Bien sûr je ne pense pas à la théorie du chaos mais simplement au sens que résume cette image.
Je suis né à Mulhouse en 1971, j’ai passé mon enfance sur des terrains de foot bien verdoyants à courir après un ballon et une carrière de footballeur professionnel. En France, il existe des vendeurs de rêves pour qui rien n’est assez cher, rien n’est assez beau pour faire croire à des gamins prêts à tout, qu’ils vont signer des contrats mirobolants dans les plus grands clubs européens.
Vendeurs de rêves, que dis-je, marchands de cauchemars, je vous remercie, vous m’avez fait grandir . J’ai haï le système mais j’ai su garder l’amour du ballon et il me le rend bien, car il me sert et me servira partout, pour communiquer, échanger, partager, sans prétention, sans faste, sans opulence.
J’ai toujours voulu savoir quelle émotion cela pouvait avoir sur moi d’entendre les éclats de rire des enfants du bout du monde qui n’ont pas eu la même chance que moi. Je rêve du moment où aux antipodes, j’arrive, pied nu, en short avec mon ballon, sur un terrain vague et déclenche l’effet papillon. Je rêve de ce moment car je sais que je ne devrais pas attendre longtemps pour voir arriver enfants de tous âges, sourire aux lèvres, prêts à entamer une partie interminable. « L’effet ballon démultiplie l’effet papillon »
C’est vraiment cet effet que je souhaite vivre en partant sur les routes du monde, ce dénominateur commun et l’effet qu’il peut produire sur moi vers et pour les autres.
J’ai aujourd’hui la chance de repartir à la reconquête de ce vieux rêve de voyages que je souhaitais vivre avec le football. Il redevient réalité grâce à mon amour, Marianne.
Je sais également que mes 4 autres amours, mes enfants Emma 17 ans, Gianna 14 ans, Elissandre 6 ans et Malorie 3 ans me tiendront peu rigueur de m’éloigner souvent. Quel que soit l’endroit du monde mes pensées iront toujours tous les jours vers elles.
Merci Marianne, Emma, Gianna, Elissandre et Malorie de me permettre cela !
Vous êtes l’effet papillon bonheur de ma vie.
Marianne : l’Humani-Terre
« Quand je serai grande, je serai ethnologue ! » Marianne, 3 ans
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé et voulu voyager pour aller à la rencontre des autres.
Vers 8 ou 9 ans, ma passion pour les animaux et la nature me fait changer d’orientation et abandonner l’ethnologie. « Je veux être vétérinaire. » Oui mais attention ! Pas n’importe quel vétérinaire ! Je veux faire vétérinaire sans frontière ! Les adultes me regardaient avec de gros yeux. Si, si, ça existe vraiment, je vous assure. Vous pouvez d’ailleurs cliquer sur le lien pour voir ce qu’ils font ! En ce qui me concernait, il n’était pas question de mettre de côté mon envie de voyager et de découvrir les autres pour soigner des chats et des chiens en France. Quand toutes mes copines jouaient à la poupée Barbie, je soignais mes ours en peluche, alignés sur mon lit, en m’imaginant au fin fond de l’Afrique.
A 18 ans, mon bac en poche, je m’envole pour le Japon, rejoindre cet oncle mystérieux qui avait tout plaqué pour partir vivre avec sa compagne au Pays du Soleil Levant. Cela m’avait toujours fascinée. J’y ai découvert un pays à la culture hybride emprunt de tradition séculaire et de modernité. Je me suis dit que je n’y vivrais pas mais que j’y reviendrais bien un jour…
En quête de sens
A mon retour du Japon, j’intègre en 1994, l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan, une Ecole d’Ingénieur avec prépa intégrée qui permettait de faire 18 mois de stages sur les 5 ans d’études post-bac. J’avais alors la ferme intention de faire tous mes stages et une partie de mon cursus à l’étranger afin d’intégrer une ONG à l’issue de ma formation. D’ailleurs, je prends très rapidement la Présidence d’une ONG étudiante, HODACE « Hommes Différents Actions Communes » qui accompagnait des projets de développement agricole dans les Pays du Sud. Je voulais donner un sens à ma vie et contribuer à un monde plus juste sans faim, ni pauvreté, pour que tous les Hommes puissent vivre durablement sur cette Terre. Cet engagement associatif m’a permis (en plus de rencontrer celui qui deviendra le père de mes enfants et mon mari) de me confronter aux réalités des programmes de développement, notamment en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal et au Burkina Faso. Je reviens d’Afrique déboussolée, ne me sentant plus tout à fait à ma place dans la société de consommation qui m’est proposée, ici en France, et déçue et frustrée, de voir le mal-être et les faux-espoirs que nous créons là-bas en amenant le soi-disant « progrès » ! Mes grands idéaux sont mis à mal par les jeux de pouvoir et d’argent.
Encore étudiante, je donne naissance à mon fils, Géraud, en 1997 et, avec la responsabilité d’être parent, j’abandonne pour un moment mes rêves d’adolescente. Fini le stage de fin d’études de 6 mois en Bolivie, je reste en France étudier l’érosion des retenues collinaires pour la Chambre d’Agriculture de Haute-Garonne. Mais au fond de moi, je n’ai jamais cessé depuis ce temps (et mon fils va avoir 18 ans dans quelques mois) de continuer secrètement à regarder les offres de mission à l’étranger et de postuler. Mais à chaque fois, au moment de prendre la décision de partir, mon mari a refusé de me suivre avec les enfants. Il faut dire que je lui proposais systématiquement des zones de conflit : Afghanistan, Pakistan, Ladakh. C’était quand même un peu de l’auto-sabotage !
En quête de liens
En 2010, nos chemins se séparent et je décide d’accompagner les Hommes et les Femmes, ici, en France à travers des actions de formation et de coaching. J’appelle mon entreprise Passerelles Communication avec l’idée de créer des liens, des ponts entre les rives, de faire communiquer les mondes entre eux…
Pendant toutes ces années, j’ai continué à voyager pour mes études ou mon plaisir : Irlande, Espagne, Islande, Maroc, Suisse, Allemagne, Danemark, Pologne, Autriche, République Tchèque, Autriche, Hongrie, Croatie, Slovénie, Italie, Finlande, Suède…
En quête d’Essence-Ciel
Quand je rencontre Laurent en 2013, c’est la passion, le coup de foudre. Si, si ça aussi ça existe, je vous l’assure ! Mais c’est encore une autre histoire qu’on vous racontera surement un jour.
Quand un matin, en se réveillant, il me dit qu’il a besoin de liberté, mon cœur fait un bon dans ma poitrine et des petits papillons se mettent à s’envoler dans tout mon corps ! Tout de suite, je nous imagine partir faire le tour du monde. Ce matin de décembre, il part bosser comme d’habitude et cette idée me hante toute la matinée. Cela fait plusieurs jours que je tombe par hasard (mais en est-ce vraiment un ?) sur des histoires de personnes qui partent vivre en camion. J’ai toujours été fascinée par la vie nomade, en communauté ! Pour moi, la liberté, c’est le dépouillement. Partir vivre en camion, cela veut dire partir avec le minimum, l’Essence-Ciel et avoir le monde pour terrasse.
Laurent, lui, imaginait plutôt la liberté à moto. Bon pour l’instant, c’est le camion que nous avons retenu (c’est quand même plus facile pour voyager avec les enfants !) mais la moto viendra un jour elle aussi…
Ce voyage est pour moi une quête initiatique. Je pars en sachant que je vais trouver quelque chose même si je ne sais pas vraiment quoi, même si je n’attends rien, ne veux rien, juste profiter de chaque instant avec mon chéri, mes enfants, Géraud et Annouk, qui nous rejoignent plus d’un mois et toutes les personnes que nous croiserons en chemin. Je suis ouverte aux rencontres et j’ai envie de partager avec vous ce que je vais trouver.
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