Accueillir les prémices du printemps à la lumière des traditions ancestrales

Accueillir les prémices du printemps à la lumière des traditions ancestrales

Depuis la nuit des temps, dans toutes les cultures, les hommes se rassemblent pour danser, chanter, prier, ritualiser les passages de l’année et s’harmoniser aux changements de saisons. Dans nos civilisations, dites modernes, nous avons perdu cette connexion aux cycles naturels et nous vivons en déphasage.

Accueillir le printemps chez les Celtes


Nous entrons dans les célébrations de ces énergies de renouveau printanier, avec la fête Celte d’Imbolc le 1er février, en l’honneur de la déesse Brigid de la fertilité. Cette saison marque le début des naissances. Les jours rallongent. Les oiseaux et animaux sortent de leur nid ou de leur terrier. Les paysans parcouraient les champs en procession avec des flambeaux pour bénir les cultures et les troupeaux. C’est une fête de la lumière.

Du côté des Chrétiens


Chez les chrétiens, on célèbre cette fête le 2 février sous le nom de « Chandeleur », la « fête des chandelles ». C’est la Présentation du Christ au Temple 40 jours après Noël, jour de sa naissance, et sa reconnaissance par Syméon comme étant la « Lumière d’Israël ».  

Le 22 février, mercredi des Cendres, commence également le Carême qui finira le 6 avril, avec le Jeudi Saint. C’est un cheminement intérieur en mémoire des quarante jours où Jésus s’est retiré dans le désert pour jeûner avant Pâques. Les 7 jours gras qui précèdent le Carême finissent le Mardi Gras, avec les fêtes de Carnaval. On se remplissait et on se défoulait avant les quarante jours d’abstinence à venir ! Même si le carême est synonyme de privations, il est surtout un temps privilégié pour revenir à l’essentiel et laisser derrière soi ce qui peut nous en détourner.

On retrouvait à la même période, dans la Rome antique, les Hilaria, fêtes qui célébraient la venue du printemps, elles s’accompagnaient de déguisements et de transgressions des interdits.

Dans l’hindouisme


Samedi 18 février aura lieu la Mahashivaratri, une des plus grandes festivités hindoues en hommage au Dieu Shiva. Connu comme le Seigneur de la destruction, il représente la dissolution du mental, qui est exactement ce dont nous avons besoin pour que s’éveille l’Amour pur dans notre cœur. Par sa Grâce, Shiva détruit notre orgueil et notre ego pour permettre à la bhakti de grandir dans notre cœur. Le Dieu Shiva est celui qui détruit nos impuretés mentales. C’est une longue nuit de jeûne, de célébration, de purification et de dévotion.

Shivaratri est un moyen de prendre conscience de notre caractère impermanent et de nous abandonner à cet état naturel contre lequel notre mental et, plus récemment nos sociétés, ne cessent de lutter.

Cette célébration est précédée d’un mois de jeûne, d’abstinence et d’ascétisme. On peut comparer cette période qui précède Maha Shivaratri au carême ou au ramadan.

Ce festival est l’occasion pour le yogi de détruire tout ce qui, en lui, l’empêche d’élever son être. C’est l’occasion de jeter au feu de la destruction (qui est aussi celui de la transformation) toutes émotions et toutes les pensées négatives qui l’appesantissent et que l’on nomme haine, jalousie, rancœur, convoitise, mensonge, manque, désirs, incomplétude…

Enfin, symbole de l’achèvement de l’hiver et de la période obscure, Maha Shivaratri offre au yogi la possibilité d’invoquer le changement, de s’abandonner à la transformation et d’accueillir à bras ouverts le renouveau.

Dans mon corps et mes cycles naturels, je sens que l’année commence réellement en mars, avec le retour du printemps et non le 1er janvier, au coeur de l’hiver.

D’ailleurs, dans le calendrier lunaire hindoue, l’année commence avec le festival des couleurs, Holi, le 8 mars, cette année. Lors de cette fête des couleurs, qui marque aussi la victoire du bien sur le mal, les dévots se lancent mutuellement des poudres de toutes les couleurs (en souvenir des cendres de la crémation d’Holika) et appellent à la communion dans la joie. Ce festival a un puissant esprit fédérateur qui plonge l’Inde dans une transe collective et multicolore s’affranchissant de toutes les barrières de castes et de sexes. L’arrivée du printemps est l’occasion de pardonner à ses ennemis et de manifester son amour à ses proches et ses amis. 

Les druides comme les les prêtres ou les brahmanes nous rappelaient qu’il était temps de nous purifier et de nous alléger, de nous transformer pour laisser s’épanouir la beauté du vivant et du Divin en nous… mais sans précipitations !

Dans les traditions chamaniques


A l’image de l’ours qui sort de son hibernation, c’est le moment de sortir de la grotte où nous nous étions retirer cet hiver pour nous remettre à l’action et commencer le ménage de printemps en dégourdissant nos corps !

C’est le temps de laisser aller tout ce qui nous alourdit en cette fin d’hiver et d’appeler le Totem de l’Aigle, gardien de la porte de l’Est, pour déployer nos ailes, prendre de la hauteur, élargir notre vision, avoir une nouvelle perspective et recevoir les messages du Grand-Esprit, des plans divins, pour nous aider à matérialiser nos nouveaux projets.

Idées de rituels à faire soi-même chez soi pour accueillir les prémices du printemps

A l’instar de la nature qui s’éveille, nous devons quitter l’apathie de tamas (l’inertie) pour laisser l’enthousiasme et le dynamise de rajas (l’activité) se déployer. 

Vous pouvez faire des salutations au soleil chaque matin en vous tournant vers l’Est. Il en existe différentes versions. Personnellement, ma préférée et la plus puissante est celle que je pratique tous les matins pour aligner le mental, le corps et l’esprit : « Babaji Surya Namaskar« .


Vous pouvez également allumer chaque matin une bougie jaune ou dorée devant une fenêtre orientée vers l’est afin d’inviter l’énergie abondante du soleil. Si vous avez des cristaux de couleur jaune tels que la pierre de soleil, l’ambre, l’héliodore, la citrine ou la topaze, vous pouvez les déposer autour de la bougie ou sur votre autel.  

Vous pouvez faire brûler de l’encens, de la sauge blanche ou du Palo Santo afin de purifier les énergies accumulées durant l’hiver, faire du ménage pour faire place au renouveau. Bref, on trie, nettoie, range, pour faire de la place pour le nouveau. 

Au niveau de l’alimentation, l’ayurveda recommande de simplifier notre alimentation à cette saison afin de soutenir notre foie et aider notre organisme à éliminer les toxines hivernales et limiter les allergies.

Pour cela :

  • privilégiez des aliments et des plats que vous digérez aisément
  • installez une mono-diète un jour par semaine avec un seul aliment de préférence cuit (riz, par exemple)
  • drainez en buvant régulièrement des boissons chaudes
  • réduisez les quantités et évitez les aliments générateurs de mucus, comme les produits laitiers à base de lait de vache ou le gluten
  • jeunez si vous le pouvez
  • faites de longues marches actives dans la nature pour l’admirer s’éveiller et faciliter le processus d’élimination et de détoxication !

Il s’agira également d’alléger notre mental des émotions négatives et des désirs asservissants pour éviter de se faire prendre au piège des insatisfactions, des colères et des ressentiments.

Si le corps et l’esprit sont patiemment purifiés, c’est tout notre être qui pourra, grâce à l’impulsion créatrice du printemps, s’exprimer et se déployer dans la joie et la gratitude, à partir du deuxième centre de force, le chakra sacré, Svâdhishthâna, siège de l’énergie créatrice.

Parmi les postures de yoga, vous pouvez pratiquer Garudâsana, la posture de l’aigle. Cette créature fabuleuse (mi homme/mi oiseau) transporte le Dieu Vishnu, étant son véhicule (vâhana), il glorifie sa parole (dharma). Il nous aide ainsi à concentrer nos forces (posture d’équilibre rassemblé avant de prendre son envol) pour nous libérer de nos désirs égoïstes. Perché sur son promontoire, immobile, attentif, il observe de son regard perçant le monde qui l’entoure et rien ne peut lui échapper.

Enfin, vous pouvez venir danser pour prendre conscience, vous accorder et vous laisser accompagnés par l’énergie de cette saison à travers votre corps en mouvement.

Harmonie, danser les 5Rythmes pour retrouver le lien aux rythmes naturels des saisons

« Nous dansons pour célébrer les passages de l’année, nous accorder aux rythmes naturels et nous reconnecter à notre propre nature cyclique. »

Marianne Subra


Le premier stage du cycle HARMONIE – Printemps – nous invite à nous préparer à accueillir dans nos corps en mouvement ce changement de saison. 

HARMONIE - DANSER LES 5RYTHMES AU RYTME DES SAISONS

Du 9 au 12 mars, dans l’Aude – Le printemps, éclore

Au printemps, nous débuterons ce nouveau cycle, à l’Est en nous mettant à l’écoute de cet élan vital créateur, de cette force de vie qui ne demande qu’à se transformer, s’alléger avec l’élément air, pour éclore, s’ouvrir, s’épanouir, s’exprimer.

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