Voyager c’est se comprendre

Laurent aux iles Lofoten en Norvège, en train de voyager aux Lofoten durant notre No Mad World Tour

Voyager c’est se comprendre

QUEL TYPE DE VOYAGEUR SUIS-JE VRAIMENT ?

Avant notre départ pour la Scandinavie pour 4 mois, je ne m’étais jamais vraiment posé cette question par crainte certainement d’y trouver une réponse. Le 18 Juillet 2015, date de notre départ étant proche, il me fallait y répondre franchement, sans détours. J’ai dû pour cela faire une légère introspection.
Dans cette réflexion personnelle, je me suis rapidement exclu des catégories de voyageurs professionnels (businessman) ou en famille de courtes durées (week-end de découverte à l’étranger ou à la campagne) dans lesquelles je ne me reconnaissais pas. En oubliant volontairement ces catégories, une deuxième question s’est imposée et superposée à la première:

« Et si j’étais un aventurier ? »

J’ai donc, sans prétention, associé à mon analyse le mot voyageur au mot aventure. Pourquoi ?
Voici quelques éléments de réponses.

J’ai été, il y a quelques années, un semblant d’aventurier qui entrait dans une agence de voyage, confiait au voyagiste ses envies de sensations fortes ainsi que toutes ses petites économies en pensant qu’il allait lui trouver le Saint Graal de l’aventure extrême.

Après 1 heure d’entrevue et de délibérations, je me suis retrouvé, dans 100% des cas, à 2 ou 3 heures d’avion de Bâle-Mulhouse dans un pays du bassin méditerranéen en formule all-inclusive.
En guise d’aventure, j’avais le droit à une ballade en chameau, une sortie en véhicule 4X4 dans le désert ou 2 heures de bus non climatisé pour aller contempler 3 vieilles pierres en forme de colonne grecque dans les dunes. Quel dépaysement, quelle sensation !
Heureusement, j’arrivais en rentrant à la maison à gérer mes frustrations grâce à la télé et ses films d’aventures. Je m’identifiais à ses héros, je pensais que j’étais taillé pour découvrir des contrées encore inexplorées où vivent des animaux féroces ou que j’étais la réincarnation de Davy Crockett.

Bien au chaud, sur mon canapé, j’étais persuadé d’avoir la carrure d’Indiana Jones. Mais étais-je vraiment, à ces instants, un voyageur-aventurier ?

Evidement que non, et pour une raison très simple, les agences de voyages et les chaînes de télévision l’ont compris depuis fort longtemps, je n’avais aucune envie de renoncer à mon confort. Confier mes économies à un tour-operator m’exonérait de la prise de décision de voyager sur des destinations à risque, m‘assurait d’être guidé dans des pays fiables et gorgés de soleil. Quelques heures d’avion me donnaient l’impression d’ouverture sur le monde. La formule all inclusive me garantissait une alimentation riche et opulente, douches matin et soir, mon bungalow nettoyé, le lit fait et les draps changés tous les jours. De plus, mes enfants étaient pris en charge, encadrés toute la journée par des G.O (gentils organisateurs). Bénéficiant d’activités ludiques et joyeuses, mes filles rentraient le soir, ravies et épuisées (tant mieux)! Une fois que je les avais couchées, je pouvais encore devant l’écran, me gaver d’aventures débiles des supers héros en manque d’actions.

Je peux le dire sans complexe, j’avais peur de renoncer si ce n’est que deux semaines dans l’année, à mon sacrosaint confort.

Si j’avais été un vrai voyageur-aventurier, j’aurais choisi de partir sur des destinations moins ensoleillées, peut-être même partir comme ça, sans réservation, hors cadre village vacances avec sac à dos et tente, avec d’autres moyens de déplacement que l’avion. Evidemment sans télé, j’aurais choisi de vaincre mes peurs. Pour et avec mes enfants, j’aurais choisi le minimum de prestations pour le maximum de sensations.

Pour moi, aujourd’hui, le voyage-aventure c’est d’abord sortir de ma zone de confort.

Explorer des régions quasi inhabitées sous des latitudes proches du cercle polaire arctique, aller à la rencontre de leurs rares habitants et travailler avec eux, passer la nuit sous une tente bousculée par des vents froids ou me réveiller le matin dans la voiture avec les vitres gelées à l’intérieur, manger de façon aléatoire à des heures impossibles des repas pas chers, faire ma toilette dans les W.C publics, me doucher un jour sur trois et porter les mêmes t-shirt et chaussettes quatre jours d’affilé…. eh bien ça, c’est sortir de ma zone de confort. C’est du pur inconfort et j’aime ça !
A chaque fois que je sors de cette zone, je me dis que c’est ça, pour moi, l’aventure, là où j’ai envie et besoin d’être. Je me régale avec cette façon de fonctionner, de vivre.
Voici pourquoi j’arrive enfin à répondre à ma question : « A quel type de voyageur j’appartiens ?»

JE SUIS EN TOUTE MODESTIE, UN AVENTURIER-VOYAGEUR.

C’est parce que j’ai cassé mes habitudes de citadins, parce que j’ai su bousculer ma petite personne, en repoussant mes limites que j’ai appris réellement à me connaître et à me comprendre. Je suis devenu, sûr de moi, confiant, épanoui et résolument optimiste.

Voyager, c’est se comprendre, s’aimer et se respecter pour être mieux avec les autres.

Je continue chaque jour à repousser ces limites du confort car je reste persuadé que quelque ce soit notre nationalité, notre âge, notre sexe, nous sommes tous des aventuriers voyageurs.

Ami voyageur, as-tu envie de trouver l’aventurier en toi, jusqu’où es-tu prêt à aller pour cela, qu’elle serait ta limite, as-tu besoin de casser les codes ?
Si oui, partage-le ci-après et n’oublie pas que l’écrire, c’est déjà lui donner vie.

Laurent, écrit à Gjogv (Faroe Islands), le 11/10/2015

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